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Article : la folle montre de plongée de Rolex (et autres prototypes étranges)

Dans leur quête perpétuelle d’innovation et d’amélioration de leurs produits, les marques horlogères imaginent souvent des modèles étranges qui ne passent pas le cap du carnet de croquis ou, dans le cas de Gerald Genta, de la serviette de table, du dessous de verre ou de tout ce qui lui passait sous la main lorsqu’il était frappé d’une nouvelle idée.

Et puis il y a ces montres qui parviennent à atteindre le stade du prototype et qui sont produites en quelques exemplaires pour voir le rendu du métal, jauger la réaction du public et peut-être subir une batterie de tests pour vérifier leur résistance à un examen approfondi.

Lorsque ces prototypes se frayent un chemin, l’industrie perd un peu les pédales, surtout s’il s’agit d’un prototype qui ressemble à l’équivalent horloger des voitures expérimentales que Lamborghini et consorts aiment nous présenter de temps à autre.

À la suite, nous vous dévoilons quelques-uns de nos prototypes préférés qui ont été développés par de grandes marques suisses au fil des ans, notamment la curieuse AP Royal Oak qui n’a jamais existé…

Le chronomètre « Éléphant » d’Omega

Cette Omega Constellation Marine Chronometer du début des années 70 est le reflet de son époque : grande, brillante, futuriste et munie du calibre MegaQuartz 1500 d’Omega.

Surnommée « Éléphant » en raison de son mouvement doté de deux piles adjacentes qui ressemblaient à des oreilles de pachyderme, sa grande précision lui a valu le statut de chronomètre de marine, mais son autonomie était plutôt dérisoire. Si rien ne prouve que la batterie ait été testée au moment de sa sortie, un modèle lancé en 2011 disposait d’une autonomie de cinq semaines.

Des versions ultérieures du modèle comportant des boîtiers complètement différents sont entrées en production, mais cette version, qui ressemble à un croisement entre un caillou et une soucoupe volante, n’a pas dépassé le stade du prototype. Seuls cinq exemplaires auraient été fabriqués, ce qui en fait l’une des plus rares montres Omega.

La Rolex Deepsea Special et le calendrier perpétuel

La Rolex Deepsea Special n° 3 est un garde-temps qui semble tout droit sorti d’un roman de Jules Verne. Cet étrange modèle doté d’un verre épais en forme de bulle a accompagné l’explorateur Jacques Piccard et l’officier de la marine américaine Donald Wash en 1960, lorsqu’ils ont plongé dans les profondeurs de la fosse des Mariannes.

Image fournie par Phillips

Image fournie par Phillips

La montre était attachée au Trieste, un sous-marin d’exploration abyssale connu sous le nom de bathyscaphe, et a atteint 10 916 mètres, résistant à une pression énorme pour atteindre la surface intacte. Encore un coup marketing dont Rolex a le secret.

Un modèle précédent, le Deepsea Special n° 1, avait accompagné Jacques et son père, Auguste, au fond du golfe de Naples en 1953. Soumis à une pression de plus de 600 atmos, il était également remonté à la surface en parfait état de marche.

On pense que sept prototypes de montres Deepsea Special, toutes très similaires, ont été construites par Rolex entre 1953 et 1960, et elles sont parfois proposées aux enchères dans le monde entier. L’une d’entre elles, cependant, fait partie de l’exposition permanente de la Smithsonian Institution de Washington, aux côtés du véritable bathyscaphe Trieste qui a permis toutes ces aventures en haute mer.

Image fournie par Phillips

Image fournie par Phillips

Il existe une Rolex extrêmement confidentielle, moins robuste mais tout aussi intéressante, qui n’a jamais dépassé le stade du prototype et ne compte que quelques exemplaires. Pendant l’ère du quartz, Rolex a caressé l’idée de sortir une Oysterquartz à calendrier perpétuel et a même pris la peine d’en fabriquer une vingtaine.

Le renouveau inattendu des montres mécaniques semble avoir découragé la marque, et l’affaire en est restée là. Il s’agit du seul calendrier perpétuel jamais fabriqué par Rolex, bien qu’à titre officieux.

Curieusement, lorsqu’une montre a été mise aux enchères en 2004, Rolex a exigé sa restitution en insinuant qu’elle avait été « volée » par un employé peu scrupuleux. Rolex a perdu le procès qui s’en est suivi, notamment parce que la marque n’avait pas déposé plainte à l’époque.

Nul doute que ses prototypes font désormais l’objet d’une surveillance accrue…

Une Tudor pas comme les autres

Saviez-vous que l’actuel modèle Heritage Black Bay PO1 de Tudor, avec son boîtier distinctif, est inspiré d’un prototype presque identique fabriqué pour la marine américaine dans les années 60 ?

Sortie en 2019, la montre a la particularité d’avoir une lunette bidirectionnelle qui ne peut être déplacée que lorsqu’une charnière située entre les cornes supérieures est levée. Lorsque la charnière est abaissée, la lunette est bloquée.

Initialement conçue pour les plongeurs, à l’époque où Tudor était la montre officielle de plusieurs forces navales du monde entier, elle présente un aspect militaire, robuste et austère, même si son étanchéité (200 mètres) n’a rien de spectaculaire au regard des normes actuelles.

Pleine de caractère et dotée d’une couronne à 4 heures (comme certains modèles Seiko et Sinn, pour n’en citer que deux), la PO1 deviendra probablement une montre culte après être passée inaperçue pendant bien trop longtemps. D’ailleurs, on se demande pourquoi elle n’était qu’un prototype à l’origine.

Qui sait ? Les institutions comme l’armée font preuve de discrétion en la matière.

Une alternative à la Royal Oak

Pour autant que nous sachions, cette version de la Royal Oak de Gerald Genta n’a jamais atteint le stade du prototype, mais imaginez si c’était le cas ! Le dessin de Genta montre qu’il a caressé l’idée de faire légèrement pivoter la célèbre lunette octogonale, et de la munir de six vis au lieu de huit.

Ce dessin aurait-il pu inspirer Hublot, qui a décidé d’utiliser six vis sur ses lunettes caractéristiques ? Quoi qu’il en soit, cette modification semble-t-il mineure change la sensation qu’elle dégage, la rend un peu moins masculine et robuste.

Pensez-vous que Genta a fait le bon choix ou qu’il aurait dû opter pour les six vis sur la Royal Oak ? S’il l’avait fait, l’univers des montres de sport en acier de luxe pourrait être complètement différent.

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